3 - Investir dans la réindustrialisation et la transformation environnementale
18. Investir dans la recherche et les qualifications
- augmenter les dépenses de recherche et développement pour atteindre au moins les 3 % de PIB ;
- mettre en place un choc d’investissement dans la recherche publique afin d’atteindre dès maintenant 1 % du PIB puis 1,5 % en 2030 ;
- mettre en place une obligation d’investissement des entreprises dans la recherche et le développement afin d’atteindre au moins 2 % du PIB hors aides publiques ;
- créer un fonds public de développement pour la recherche. Actuellement les seules innovations développées sont celles qui intéressent le capital à court terme. Instaurer une « contribution sociale à la recherche » obligatoire, dans laquelle chaque entreprise financerait, en rapport avec sa taille, sa puissance économique, et son investissement dans la recherche, un fonds public de développement pour la recherche. Sous maîtrise publique, elle pourrait servir à une R & D mutualisée et à alimenter la recherche amont des pôles de coopération et de développement R & D ;
- remplacer le crédit d’impôt recherche par un système d’aides directes éco-socio-conditionnées, impérativement consacrées à un développement effectif des activités de recherche et de l’emploi scientifique ;
- créer des pôles de coopération et de développement R & D public-privé pour favoriser les transferts scientifiques et technologiques vers les entreprises et notamment les PME-ETI, en se substituant dans un premier temps aux pôles de compétitivité qui ont profité quasiment exclusivement aux grands groupes ;
- rendre attractifs les parcours scientifiques et techniques avec un plan pluriannuel ambitieux de recrutements pour la recherche publique sur postes statutaires et la titularisation de tous les contrats précaires, et prévoir une revalorisation salariale pour mettre les rémunérations des travailleur·ses des secteurs scientifiques et techniques aux standards internationaux ;
- donner les moyens nécessaires pour développer les universités et les établissements d’enseignement supérieur publics, par la construction de locaux correspondant à dix nouvelles universités et l’augmentation d’au moins 20 % des effectifs enseignants
- démocratiser les savoirs et les choix de société par :
- la création de comités d’expert·es spécifiques à chaque grand domaine de recherche, constitués de scientifiques élu·es par leurs pair·es. Leur devoir serait d’éclairer la société sur les possibles, de donner à voir et à comprendre les enjeux et les débats – y compris contradictoires – qui alimentent la recherche et la science et de faire accéder à la connaissance le plus grand nombre – dont les travailleur·ses,
- la création d’un Conseil stratégique de la recherche qui puisse répondre à des exigences exemplaires en matière de contrôle démocratique avec la participation des organisations représentatives des salarié·es et de la société dans cette instance et ayant des pouvoirs réels d’intervention dans les décisions,
- la participation – avec de réels pouvoirs – des travailleur·ses aux différents niveaux de décisions stratégiques des organismes de recherche dans le secteur public et des entreprises dans le secteur privé (choix des stratégies industrielles et de recherche, politique, éthique…),
- des lieux de débats et d’échanges permettant la participation large des salarié∙es et des populations à la discussion des enjeux et des finalités de la recherche (OGM, PFAS, nanotechnologies, intelligence artificielle…) ;
- mettre en place des normes de clonage des intelligences artificielles.