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Avis CGT sur le contrat 2024-2027 du comité stratégique de la filière aéronautique

La filière couvre les activités de défense. Donc, avant d’en venir au contrat de filière proprement dit, la CGT souhaite faire part de ses craintes concernant la multiplication des conflits armés et de la place et du rôle de la filière dans ces situations dramatiques pour les populations.

Si la CGT soutient l’industrie de défense, elle combat le surarmement et refuse que les armes deviennent des marchandises comme les autres. La CGT déplore que la France soit devenue le deuxième marchand d’armes de la planète. La France devrait plutôt essayer de faire jouer ses leviers diplomatiques pour faire baisser les tensions et construire, sous l’égide de l’ONU, un monde de paix.

Pour ne pas être trop long, la CGT ne détaillera pas ses remarques sur chacun des projets et se limitera donc à formuler des observations sur les quelques points :

1. A la remise en place des comité stratégiques de filières, la gouvernance devait être partagée entre le patronat, les organisations syndicales et les pouvoirs publics. Force est de constater que le contrat de filière inscrit dans le marbre que c’est le GIFAS, organisme patronal, qui préside le CSF. C’est donc le GIFAS qui rythme le CSF au gré de ses propres besoins.

2. D’une manière générale, la plupart des projets requièrent des aides publiques qui ne sont ni chiffrées, ni conditionnées à des résultats quantitatifs. La CGT dénonce ce type de financement public sans contrôle des représentants des salariés.

3. La CGT s’inscrit pleinement dans le développement de la filière aéronautique et spatiale. Cela ne peut passer que par des efforts considérables sur la décarbonation.
Le contrat contient bien dans les projets structurants un axe « décarbonation du secteur ». Mais le contenu n’est vraiment pas à la hauteur. Deux projets se donnent pour objectif de réduire la consommation en eau et/ou à réduire les consommations énergétiques des sites de production. Pourquoi pas ? Mais là n’est pas l’essentiel pour notre filière qui doit travailler à des ruptures technologiques, notamment dans l’aviation civile, pour développer des aéronefs moins polluants. La CGT continue à déplorer des budgets de R&D au mieux stagnants et parfois à la baisse dans les grands groupes de la filière. La CGT revendique que les fonds dédiés à la recherche soient pilotés par
l’ONERA et le CNES plutôt que par le CORAC où les industriels sont juges et parties.

4. Sur l’axe « attractivité des métiers de l’industrie et compétences » le contrat n’aborde à aucun moment les salaires, la reconnaissance des diplômes, le déroulement des carrières…. Il ne suffit pas d’attirer des salariés vers notre filière, il faut aussi pérenniser les savoir-faire. Dans une branche qui a mis en place le paiement au poste en effaçant la reconnaissance des diplômes et des savoir-faire avec des seuils d’accueil qui affleurent avec le SMIC, on peut faire toute la communication que l’on veut, on va vraiment avoir du mal à entrainer durablement des salariés.

Dans ces conditions, la CGT ne sera pas signataires de ce contrat de filière.

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